•  

    Bonjour !

     

    Cela fait déjà un petit bout de temps que je n'avais pas posté d'articles — constructifs et intéressants, j'entends —, et dans un post où je demandais vos envies quant à mes prochains écrits, la Pianiste m'a proposé une chronique...

     

    Nous voici donc aujourd'hui pour une chronique !

     

    Je ne lis pas beaucoup beaucoup en ce moment, parce que je n'en prends pas le temps surtout, et que je n'ai dans ma PAL que des classiques pour lesquels il est nécessaire de RÉFLÉCHIR, et j'en ai tout simplement maaaarre ^^

    J'ai cependant eu l'occasion de lire le recueil de nouvelles du Prix Clara 2016, que l'on m'a offert à Noël. Je voulais vraiment lire ces nouvelles, principalement parce que j'ai participé cette année au Prix Clara — sans succès vous vous en doutez bien —, et ayant lu en parallèle des écrits d'amies ayant elles aussi participé, je voulais découvrir les nouvelles choisies par le jury — et cette phrase est définitivement BEAUCOUP trop longue.

     

    Le recueil du Prix Clara 2016 regroupe donc six nouvelles, et elles sont toutes très — mais alors très très — différentes !

     

    La première nouvelle, On n'entend que ce qu'on écoute, a été écrite par Clara Albert. C'est un texte que je qualifierais faisant parti du genre autobiographique, car Clara nous raconte sa vie entre les quatre murs de la maison de son enfance. Elle décrit sa rue, la demeure bien sûr, la vie qu'elle y menait, et surtout le lien qu'elle entretenait avec l'âme de la maison. Au fil des ans, elle s'y est très sensiblement attachée, et le jour où elle doit déménager — même si ce n'est qu'à quelques rues —, ce n'est pas concevable. Il y a trop de souvenirs liés à ce foyer, trop de moments partagés...

    Clara nous décrit ces instants, ces bribes, ces extraits de sa vie avec une plume attendrissante. J'ai été conquise par son écriture, la narration était si bien menée que je tournais les pages avec frénésie... — ok j'exagère un peu — j'ai tout de même adoré cette nouvelle. C'était vrai, et cela m'a plu. On ressentait la douleur quand elle décrivait avoir ressenti la douleur. On s'attachait à cette demeure quand elle écrivait son attachement. Pour avoir moi-même déménagé, j'ai trouvé qu'elle avait choisi des mots très justes et très forts — auxquels je pouvais rattacher ce que j'ai moi-même vécu.

     

    La seconde nouvelle a été écrite par Zoé Baum : Éclats de vie. L'action débute dans un aéroport, au niveau de la porte d'embarquement. Puis elle se poursuit dans l'avion, continue durant le vol. La particularité de cette nouvelle, ce sont ses multiples narrateurs. Le premier est un vieil homme, à l'embarquement. Dès qu'il croise le regard d'une hôtesse de l'air, nous entrons dans l'esprit de cette dame, et ensuite d'un enfant, puis de sa mère, etc.

    C'est varié, c'est divers, le concept est plaisant à lire, très bien écrit par Zoé. Sa gestion de tous ses personnages est parfaite, je trouve, on passe de l'un à l'autre sans avoir eu le temps de s'ennuyer, et aucun ne se ressemble. Par les différentes générations — enfant et adulte —, le registre de langue, les préoccupations sont adaptés. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette nouvelle, principalement pour sa multiplicité de personnages — évidemment...

    Mais — car il y a un mais oui oui —, pourquoi cette fin ? J'avoue avoir été franchement étonnée de l'issue de cette nouvelle que Zoé a choisi d'écrire. Je trouve ça vraiment dommage, c'est banal, c'est cliché. Elle aurait pu conclure naturellement sa nouvelle, simplement, sans rebondissement — ça n'est pas une tare que de ne pas écrire une chute spectaculaire —, et ç'aurait bien mieux, à mon sens ! Je dois dire, que pour ce point, j'ai été sincèrement déçue...

     

    La troisième nouvelle, Terre-Happy — je n'ai compris le jeu de mots que très tard -.- —, a été écrite par Ysaline Bortone-Bouvet. Avant toute chose, je précise que c'est la nouvelle qui m'a, de loin, le plus étonnée et plue de cette sélection. C'est une mini-dystopie assez intrigante, au décor remarquablement bien construit et maîtrisé, une intrigue intéressante — quoique un peu difficile à suivre par moments quand même —, un message derrière tout ça, une chute que je juge superbe.

    Dans un monde futur, les personnes que nous étions ne sont plus que des pseudonymes. J'avoue avoir mis un peu de temps à saisir le concept, alors je l'expliquerai sans doute bien mal x) Ces personnes n'ont plus de corps concrètement, ils sont dans le réseau informatique, et passe d'un endroit à un autre, comme par exemple un cours d'histoire à un programme. Grâce aux cours d'histoire que l'héroïne suit — héroïne nommée Nelly —, on en apprend plus sur l'univers dans lequel ils évoluent — donc du coup au lieu d'en faire une description rébarbative au début, elle l'insère avec brio dans sa nouvelle, et les informations nous sont données au compte-goutte. Il y a donc aussi ce fameux programme, Terre-Happy (mais aussi thérapie — vous avez compris ? ouiii), dans lequel ces personnes ont un corps virtuel et peuvent évoluer sur une « Terre » modélisée, en quelque sorte... Quand Nelly va sur ce programme, elle dépense du temps agréablement, dans des champs d'herbe verte, etc — bref un lieu plutôt sympathique. Cependant, quand son frère — car elle a un frère — se connecte sur Terre-Happy, il ne se prélasse pas au soleil, mais il intègre le corps d'un soldat et tue des méchants — c'est horriblement simplifié rassurez-vous. MAIS ce n'est pas juste pour le plaisir : il tue VRAIMENT des gens — même si c'est un programme —, et ces gens sont ceux qui ont refusé de devenir des pseudonymes et perdre leur enveloppe charnelle. C'est en tout cas ce que j'ai compris... Et du coup, le dilemme, c'est que Nelly se demande pourquoi elle ne vit pas les mêmes choses que les autres sur Terre-Happy, et se questionne quant à la culpabilité de ces gens luttant contre la mise en ligne de l'humanité.

    Bref, j'ai trouvé ça bien compliqué, et quand j'ai fini de lire cette nouvelle, je n'étais pas particulièrement conquise. Je pense que c'est surtout parce que je l'ai lue plutôt vite, et aussi parce que ce n'est pas mon genre de livre préféré (honnêtement, je ne lis jamais de dystopies — et pourtant j'ai essayé). Mais quand on y repense, Ysaline a dû fournir un boulot de malade et elle a une très belle plume — sinon je n'aurais rien compris DU TOUT.

    La fin sublime le tout. Cette fin... Elle est originale, inattendue, elle clôt parfaitement cette nouvelle, tout se tient, il y a même un message, une leçon à tirer de ce texte...

    Mon avis sur cette nouvelle est vraiment beaucoup trop partagé. D'un côté j'ai eu du mal à suivre et ce n'est pas du tout mon type de lecture, mais de l'autre Ysaline écrit sacrément bien et sa nouvelle est le fruit d'un travail très complet et abouti...

     

    La quatrième nouvelle, La fuite, a été écrite par Estelle Desjardin. Nouvelle qui m'a vraiment énormément déçue. Cette nouvelle raconte l'histoire d'Alia, une migrante qui s'apprête à monter à bord d'une chaloupe pour rejoindre l'Europe. Mais je trouve que le sujet a été vraiment mal traité... Estelle nous dit — dans sa description, ou dans une interview je ne sais plus — qu'elle a eu l'idée d'écrire ce texte suite au visionnage d'un reportage sur la situation de ces immigrants. À la lecture, il semblerait que ce soit tout. J'ai trouvé qu'il n'y avait aucun travail de fond, de recherches, de documentation — peut-être que je me trompe, je ne sais pas —, que la nouvelle était plate et que le ton n'y était pas. J'ai eu l'impression de lire une Française écrivant un événement dont elle était bien loin, et non une Syrienne dans la détresse et l'angoisse. C'était bien gentil, bien écrit, mais il m'a manqué le plus important — il me semble. Ce n'était pas réaliste. Mon cœur aurait dû s'agiter pendant cette lecture, elle aurait dû nous décrire des sensations de frayeur, d'euphorie, d'appréhension — rien de tout cela.

    De plus, il fallut que le bateau tombe en panne. Quoi de plus cliché ? C'est peut-être —c'est assurément — une réalité, mais il y a tant de choses que l'on ne connaît pas, qu'elle aurait pu inventer peut-être même, que l'on aurait aimé s'imaginer. C'est presque factuel. Elle a relevé des informations, les a romancé, mis sous forme de narration. Mais il nous manque le ton, l'atmosphère, les émotions qui vous prennent aux tripes, ces retournements qui vous arrachent des larmes — ces bouquins, quoi.

    Autant vous dire que j'ai été déçue, vraiment, de cette nouvelle. Cela reste mon avis, simple et peut-être injustifié avis, m'enfin...

     

    La cinquième nouvelle a été écrite par Irène Rodriguez, et se nomme J'aimerais mieux être un superbe météore. Comment vous traduire mon étonnement quand j'ai appris qu'Irène était une JBnaute ! D'ailleurs, j'aurais dû m'en douter, à la vue du sujet ^^ J'ai quand même été surprise de ne pas en avoir entendu parler plus que ça sur le blog JB, etc, contrairement à l'année dernière quand Marie Semin — JBnaute elle aussi, donc — avait été sélectionnée. Fin bref. Pas grande importance.

    Revenons à la nouvelle. Déjà, avec le titre, comment ne pas être intriguée ? Autant vous dire que j'ai bien vite ouvert le recueil pour lire cette nouvelle ! J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, quand même, le rythme m'a paru étrangement géré. Peut-être que le format de nouvelle n'est pas la plus adapté pour cette intrigue. J'ai beaucoup aimé à partir du moment où Jack — car oui, j'ai oublié de vous présenter la nouvelle : Jack London, pêcheur-auteur pas encore renommé, participant à un concours de nouvelle... — confirme sa participation. La recherche d'idée en journée, le processus d'écriture, et surtout la phase où il écrit étaient superbement décrits... J'ai beaucoup beaucoup aimé. La nouvelle dans la nouvelle, comme le théâtre dans le théâtre — enfin comme x dans x (x variable) (je ne suis même pas sûre que ce soit possible de dire (je suis presque sûre que ce n'est pas possible (enfin bref))) — sont des thèmes récurrents mais traités à chaque fois de façon différente... Et puis on ressent durant toute la lecture la connaissance précise du personnage — je ne vous l'ai même pas expliqué, même Irène, ou Yoko, est une grande grande fan de Jack London, c'est ainsi que je l'ai reconnue ^^ —, de son vécu, des précisions que tu ajoutent en note à la fin du texte... À part la fin, qui m'a paru s'arrêter un peu nulle part, c'était complet, plein, riche — j'ai vraiment aimé.

     

    La sixième et dernière nouvelle — cet article commence à être un peu trop long — est Kol Nidre, écrite par Solène Tuban. Il faut tout d'abord savoir que le Kol Nidre est la prière d'annulation publique des vœux dans la religion juive. Cette nouvelle raconte l'histoire d'une juive violoniste qui est prise dans la rafle du Vél'd'hiv, à Paris. Elle en réchappe, grâce à un homme qui a remarqué son talent, et s'exile à New York, où elle rencontre un succès fou. Cette nouvelle a pour particularité une mise en page divisée en plusieurs parties, et chacune d'entre elles est précédée d'un nom de tempo — comme par exemple Andante, Allegro, ce qui donne à la nouvelle un caractère particulier — et bien ancré dans le monde musical, évidemment. Sinon, malgré le thème bien récurrent, mêlé à un autre un peu moins — la place des artistes juifs durant la Seconde Guerre mondiale — ce qui me fait penser à Charlotte — mais ce n'est pas le sujet — breeef.

    La plume de Solène m'a plu, mais elle ne m'a pas paru sensationnelle. J'ai bien aimé cette nouvelle, sans que ce soit un coup de cœur.

     

    Voilà, c'est la fin de cet article ! Je m'excuse du fait qu'il soit excessivement long, pas très structuré ni très réfléchi... Cela m'a tout de même fait plaisir de le rédiger ^^

    J'espère que cela vous aura plu, dites-moi ce que vous en pensez !

     

    Voici les liens des blogs de Yoko/Irène, ainsi que ceux du Prix Clara :

    Les Pépites de Jack London.

    Deux pour Une.

    Prix Clara - Editions Héloïse d'Ormesson.

     

    Valaa !

    Bluebird.


    4 commentaires
  • (Nonsense society)

     

    Parce qu'il faut bien se réveiller un jour, parce que je n'ai jamais vraiment fini ce blog - dans le sens où je n'ai pas envie de ne plus continuer -, parce que le commentaire de la Pianiste m'a redonné un peu de courage...

    Je vais essayer de publier. Le plus souvent est inutile, puisque je ne publie jamais, mais je vais essayer de publier.

    Cependant, une question règne et demeure : que désirez-vous découvrir sur mon blog ? A quoi vous attendez-vous quand vous vous baladez ici ? Qu'est-ce qui vous plairait que je fasse ?

    J'ai pensé à faire un sondage, mais je n'aime pas trop cet outil qui est un peu restreignant, car les solutions proposées sont rarement ce à quoi on pensait.

    Voilà, vous avez carte blanche, écrivez moi tout ce que vous voulez que j'écrive...

     

    Blue.


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires